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Histoire des lycées La Martinière

La Martinière “Constantia” à Lucknow, Inde

Futur(e) élève ou étudiant(e) à “La Martinière“, vous avez compris rapidement que vous étiez entraîné(e) dans une suite de dérapages géographiques non contrôlés. Après avoir erré dans la ville à la recherche de votre établissement, vous avez enfin découvert, votre “Martinière”, celle de La Duchère. De plus, si des Lyonnais se sont empressés de vous dire qu’ils étaient comme leur père, leur oncle, leur cousin, leur grand-tante, “d’Anciens Martins”, vous commencerez à réaliser que La Martinière est une institution vénérable, typiquement lyonnaise, dont l’histoire, vieille de deux siècles, se reflète dans l’image actuelle de ses trois établissements.

 Tout commence pendant la seconde moitié du XVIIIème siècle par la décision d’un Lyonnais, Claude MARTIN, dont l’histoire aurait peut-être oublié le nom, s’il n’avait, par un legs substantiel, fondé “La Martinière” ou plus exactement trois Martinières : deux aux Indes (Calcutta et Lücknow) et une à Lyon qui sont aujourd’hui quatre en Inde et trois à Lyon. Fils d’un tonnelier, sans instruction ni ressources, il s’engagea à 16 ans (1751) dans l’armée des Indes. A la suite “du désastreux Traité de Paris” (1763) qui nous obligea à renoncer à toute prétention sur le Canada et l’Inde, Claude MARTIN entra au service de la Compagnie des Indes Anglaises. Il se trouva bientôt à la tête d’une immense fortune. Sans avoir jamais revu ni la France, ni Lyon, il mourut en Inde en le 13 septembre 1800. Par testament, il léguait la plus grande partie de ses biens à des fondations charitables et à la création d’écoles. Sa ville natale recevait une partie de cette donation, à condition “de créer une école pour instruire un certain nombre d’enfants des deux sexes jusqu’à un certain âge …” Cette institution devait s’appeler comme à Lücknow et Calcutta “La Martinière”. Claude MARTIN entrait dans l’histoire, “La Martinière” avec lui…

Claude MARTIN incarne son temps tout en étant encore très proche de nous : esprit d’aventure, volonté d’entreprendre et d’innover, sens des opportunités, mais aussi préoccupations “humanitaires” et souci de former la jeunesse. Ce fils du peuple avait réussi, et tout comme les Encyclopédistes, il affirmait son intérêt pour une formation pratique, “technique” pourrions-nous dire. “Ses Martinières” incarneraient ces volontés.

Deuxième rencontre avec l’Histoire : la Révolution de 1789, dont l’éducation a été une des préoccupations constantes. Monsieur TABAREAU – le premier directeur de “La Martinière”- sortait de la toute nouvelle école Polytechnique fondée par la Convention. La Révolution a également permis l’acquisition de biens devenus “biens nationaux”. Sans eux, La Martinière aurait eu du mal à exister : première installation entre 1824 et 1830 dans l’actuel Palais Saint-Pierre (ancienne Abbaye bénédictine, puis installation définitive dans l’ancien cloître des Augustins (quartier des Terreaux). Les enseignements dispensés furent d’abord les Mathématiques et la Chimie, puis entre 1835 et 1870, successivement la théorie du Tissage, la Morale, le Modelage, les Travaux Manuels, la Comptabilité, la Physique, l’Anglais, l’Histoire-Géographie. Dès 1865, Victor Duruy, le Ministre de l’Instruction Publique déclarait, en visite à l’école : “Vous êtes la première des écoles professionnelles []  je suis certain que vous saurez assurer cette éminente primauté”…

 La volonté du fondateur ne fut qu’en partie respectée  puisque ce n’est que trois quart de siècle plus tard qu’une “Martinière-filles” vit le jour : débuts modestes et difficiles en 1878 dans des locaux exigus et provisoires rue Royale. Sept disciplines y étaient enseignées, dont la comptabilité et la couture. Grâce à un nouveau legs (celui d’une riche lyonnaise, Madame de Cuzieu) de nouveaux bâtiments destinés à “La Martinière-filles” sortirent de terre en 1906 aux Terreaux. A partir de là, une double école (filles -rue de La Martinière- et garçons – rue des Augustins) assura la formation d’élèves dont les entreprises locales qui les employaient louaient les qualités professionnelles et morales. En 1926, l’École de filles acquiert son autonomie administrative et devient, après que l’Etat se fût substitué aux deux legs devenus insuffisants, “l’Ecole Pratique de Commerce et d’Industrie”. Cependant, la “Fondation Martin“, toujours généreuse pour ses 3 écoles, assure la pérennité des vœux  du fondateur.

Nouvelle rencontre avec l’Histoire : Edouard HERRIOT, Maire de LYON, passionné d’éducation, avait compris, avec la guerre de 1914-1918, que le travail des femmes était indispensable à l’économie nationale et qu’il fallait lui donner toute son importance. Ainsi s’ouvrit 35, rue Bossuet (VIème arrondissement), en 1917, “l’École Technique Municipale de Jeunes Filles” où l’on pouvait poursuivre des études commerciales ou des études à orientation scientifique. Cette école fut rattachée à “La Martinière-Filles” en 1937.  23 ans plus tard, l’établissement sera aligné sur l’organisation des lycées avec la préparation à des baccalauréats et la présence de sections de Techniciens Supérieurs. Malgré son appellation, le lycée comptera de plus en plus de garçons dans ses classes.

C’est en 1962 que le lycée fut déplacé sur le site de La Duchère. Une construction moderne bénéficiant d’un superbe point de vue sur la Saône et Fourvière, inaugurée par le Ministre de l’Education Nationale, Christian FOUCHET.  A partir de cette date, le lycée gonfle, enfle; il frise l’étouffement et l’apoplexie ! Après moult projets, discussions, démarches et commissions, une première tranche de nouveaux bâtiments fut opérationnelle à la rentrée de 1986 ; la seconde le devenait à la rentrée 1987. Mais, là encore, la Grande Histoire frappe à notre porte, car, sans la loi de décentralisation de 1982 qui confia à la Région Rhône-Alpes la construction et l’entretien des bâtiments des lycées, nous attendrions sans doute encore les  nouveaux locaux.

Entre-temps notre lycée s’est beaucoup transformé : les biotechnologies, “l’Imagerie Médicale et la Radiologie Thérapeutique” remplacent peu à peu les sections “modistes” ou “couture” ; les “services informatiques aux organisations”, le commerce international ou la communication acquièrent  leur droit de cité, les Classes Préparatoires s’installent : École Normale Supérieure (fermée depuis), Écoles Supérieures de Commerce (prépa ECT et ATS) et récemment, Écoles Vétérinaires et d’Ingénieurs Agronomes (prépa TB). Dernièrement enfin, nos partenariats avec l’université nous ont permis d’accueillir la licence de “Biochimie, biologie moléculaire et cellulaire pour le diagnostic in vitro et les biothérapies”, le diplôme supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG) ainsi qu’un master 1 et 2 d’audit-expert.

La Martin“, telle que la dénomment les élèves, officiellement « Lycée d’enseignement général et technologique La Martinière Duchère »,  continue ainsi à évoluer en fonction des besoins et selon les évolutions économiques et technologiques.

Pour en apprendre davantage sur la vie de Claude Martin, découvrez le documentaire réalisé par Le Journal de l’Histoire.

Presentation of our high school

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